YANEKA & Arai Akino à L'EUROPEEN [edit]

   En première, j'avais demandé à la conseillère d'orientation quelles étaient les qualités requises pour être journaliste. La pauvre femme, certainement frustrée de sa pauvre vie minable décida qu'il était de bon ton de casser mes espoirs, elle me débita ainsi une liste drastique à base de "incollable", "persévérant", "travailleur", "excellent orateur et rédacteur", ce qui me poussa à devenir testeur de crackers chez Carrefour Market.
Mais après cet inoubliable week end, je pense connaître mieux que personne les qualités indispensable d'un journaliste international. Avant tout, il faut avoir un ami dans le staff, c'est obligatoire. Ensuite, il faut venir avec quelqu'un de connu, un minimum influent, ultra calé sur le sujet et expert en rideaux. J'insiste sur les rideaux, c'est un concept beaucoup plus répandu que ce que l'on croit. Et enfin, il faut aimer le raisin. Si j'étais davantage "pro", je pourrais pousser le vice jusqu'à inclure dans ma liste une compétence en service de Sake, mais cela n'est au fond pas vraiment fondamental.
Bardé de tout ce savoir-faire durement acquis (j'aimais pas le raisin quand j'étais petit), je me présentais devant L'EUROPEEN le samedi 11 avril vers 16h30, accompagné de mon ami Van qui avait déjà assisté au concert la veille. Lui aussi étant journaliste professionnel, les regards s'éclairaient sur son passage, reconnaissant le VIP rayonnant de blondeur insolente. Quelques fan patientaient sagement sous le soleil de plomb afin d'occuper les meilleures places, je saluais leur courage tout en appelant mon ami Claude Yoshizawa, membre de l'équipe organisatrice. 

Les répétition

   Quelques minutes plus tard, nous entrions dans une charmante salle à l'ambiance feutrée, ou quelques personnes assistaient à la répétition de la nymphette. Des représentants de Jmusic Live, des techniciens, des musiciens, le tout formant une petite dizaine d'auditeurs attentifs. Arai Akino, très pointilleuse et soucieuse de la qualité de son concert signalait sans cesse à l'équipe des petits détails et des améliorations potentielles par rapport au concert de la veille. L'artiste aux cheveux d'or était revêtue pour l'occasion de son plus beau filet de pèche, une sorte de cosplay de sirène assez cohérent. C'est lors des répétitions que l'on se rend compte de l'énorme travail derrière le rideau, que chaque détail est calculé très précisément, que le matériel doit être réglé à la perfection pour offrir au public un spectacle optimal. C'est impressionnant, un peu effrayant à la fois pour quelqu'un comme moi, qui n'a comme expérience des concerts que les représentations d'accordéonistes dans le métro parisien. -Non mais je vous l'avais dit, je suis un bleu. D'ailleurs, pour moi, Arai Akino, ça se limitait à une habituée du Van Royal Menopause Club qui chantait des trucs planants pour des anime- Mais ça, personne ne l'a su.
Installé dans le carré central, je retrouvais Claude Yoshizawa qui nous présenta brièvement les quelques spectateurs. Derrière nous se trouvait Vincent Giry, acteur français multi-talentueux, animateur radio, réalisateur, ayant également l'écriture de nombreuses chansons à son actif. Pour les habitués de Teruki Paradise, le photographe de droite dans Showgirl et le blondinet de Tobira, c'est lui ! Très proche d'Arai Akino, il nous parle de son parcours ce qui rend l'atmosphère conviviale et humanise un peu l'artiste, très secrète sur sa vie privée.
Quelques anecdotes de professionnels du milieu plus tard, il est temps de faire connaissance avec la reine de la soirée : L'artiste a terminé ses répétitions et nous demande notre nom. Je sens le stress de mon ami Van, qui tel Jeanne d'Arc ou Bernadette Soubirous, est en pleine rencontre avec Dieu. L'aide de Vincent et de Claude n'est pas de trop pour communiquer, je n'ai pas eu le temps de perfectionner mon japonais entre mes nombreux voyages à travers le monde entier pour ma carrière de journaliste international. Arai Akino se trouve être une personne tout à fait charmante, pleine d'humour et de malice, j'ai ainsi l'occasion de lui poser les questions qui me taraudaient depuis des années, à savoir si elle était déjà allé au Mont Saint Michel et si elle trouvait Claude sexy. On prend des photos, on rigole, même Van qui parvient tant bien que mal à gérer le tremblement de ses jambes fermes et musclées. C'est également durant cet rencontre que nait l'idée de reprendre une chanson française à la fin du concert, j'en reparlerai plus tard.

   La diva part se reposer, nous continuons notre exploration furtive des lieux, recherchant l'infamie et l'injustice à dénoncer. Ici, point de viol sur mineures, ni de trafic de drogue, juste un jeune homme un peu louche qui vient nous serrer la main. Ah ! Avec ses airs de gitan hirsute, il doit sûrement être un employé au black, je tenais mon scoop. Mais en fait non. On me murmure dans mon oreillette qu'il s'agit de Yuichiro, du groupe YANEKA. Passé la déception de voir s'envoler mon scandale, je suis forcé d'admettre que le musicien transpire la classe. Extrêmement talentueux, un sens du rythme, une maîtrise de la guitare impressionnants et enfin, une allure à faire craquer toute femme de gout. Il tapote sur son instrument, s'enregistre, repasse ce sample et superpose différents sons pour créer une base musicale. Une telle dextérité me cloue sur mon fauteuil, tandis que la voix de Chiyako, à peine arrivée sur la scène, s'envole en puissantes vocalises. Je découvre les YANEKA sur le vif, de la plus belle manière qui soit (Vous pensez bien qu'un journaliste de ma trempe n'a pas le temps de se renseigner sur les artistes dont il couvre le concert). On nous informe que Wilfried le percussionniste, recruté deux semaines avant le spectacle afin d'ajouter un "petit plus" est bloqué dans la circulation, nous profitons donc du réglage des instruments par deux YANEKA très complices et shootés à la Redbull, qui n'hésitent pas à partir en freestyle pour amuser l'auditoire. Pour patienter en attendant l'arrivée du membre manquant, Yuichiro demanda la permission d'utiliser le piano d'Arai Akino. Un frisson parcourt l'assistance, un homme aussi polyvalent serait-il également capable de maîtriser cet instrument noble ? La réponse ne se fait pas attendre, s'ensuit un superbe duo entre le frère et la sœur, totalement inédit. On raconte qu'il fallu douze serpillères pour éponger la bave devant le premier rang. Puis "Fred" débarque, s'excusant de son retard. Fred est chaud, Fred est cool, Fred est VOICE. Fred a la tchatche et semble connaître les YANEKA depuis des années, ce qui renforce l'impression de cohésion intense.

   Il est 19h, l'heure pour Claude Yoshizawa de récupérer les 19 membres du fan club japonais d'Akino Arai qui ont fait le voyage jusqu'en France afin d'assister au concert. Au programme, visite de la ville, repas avec l'artiste et places réservées. On annonce qu'il y aura un otaku et qu'il ne faudra pas le placer à côté de la jeune Miyu Sawai, actrice dans Sailor Moon. Décidément, tout le monde se ligue contre moi, j'aurais adoré pouvoir vous parler d'abus sexuels au concert d'Arai Akino, quoique rien ne m'empêchais d'espérer quelque chose avec Yuichiro.

A la rencontre des artistes

   Dehors, la foule se tasse, il pleut, tant pis pour eux.
Damien Marronneau, gérant de J-Music Distribution nous explique qu'il est peut être préférable de les faire attendre dans le hall, ce qui n'est pas si bête dans la mesure ou l'odeur d'une gothic lolita mouillée risquerait d'incommoder le voisinage. "Faites, faites" pensais-je, tout en cherchant des yeux un endroit ou le VIP que je suis ne serait pas envahi par cette racaille. C'est alors que Van et moi, reporters de l'extrême, se risquèrent dans les loges des artistes afin de chercher la compagnie de gens de notre niveau. Nous arrivâmes dans une sorte de sous-sol, abri anti-atomique ou se préparaient Yuchiro, Chiyako et Wilfried. Plus loin, Arai Akino dégustait d'appétissantes brochettes avec son staff et les membres de son fan club, dans une atmosphère très détendue. Immédiatement, Emiko San Salvadore, elle aussi journaliste internationale nous offrit à boire. Café, soda, raisin -so VOICE so JUICY-, rien n'était trop bon pour nous. Très concentrée sur son maquillage, Chiyako se fit ravitailler par son frère en gingembre et autres aliments aphrodisiaques nécessaires à l'exécution de sa chorégraphie. Nous échangeâmes anecdotes et récits d'expérience avec Fred et l'assistant de Damien Marronneau, très sympathiques et ouverts à toutes questions. Pour des professionnels tels que Van et moi, cet instant d'intimité VIP fut le théâtre de scènes uniques, comme Yuchiro s'enduisant le corps d'huile. Enfin bref. N'ayant rien prévu pour le rappel, l'idée d'une improvisation entre les YANEKA et Fred germa, pourquoi pas un voix-piano-percussion qui permettrait de terminer sur une touche de fraicheur et de faire découvrir au public les dons de Yuchiro pour le piano ? Malheureusement, le piano d'Arai Akino étant réglé très précisément, cette idée de dernière minute ne fut pas réalisable. Ceci est toutefois la version officielle, mes qualités de journaliste d'investigation m'ont permis de connaître la vérité : C'est Roberta, la femme de ménage de L'EUROPEEN qui en avait marre de nettoyer la bave partout.

Le concert

   20h15, ouverture de la salle, nous prenons place à l'endroit le plus stratégique, acoustique parfaite et fan club de Van, représentée par une jeune fille hystérique et sa moman, aussi énervantes que repoussantes.
Le concert du samedi 11 avril fut, d'après les avis de tous les gens y ayant assisté les deux jours, bien supérieur à celui de la veille. Ne connaissant qu'à peine Arai Akino et découvrant les YANEKA, je serais incapable de vous faire le résumé piste par piste. De plus, il n'est pas chose facile d'identifier clairement une chanson du duo en live tant le son y est différent. Sachez seulement que la première partie fut sublime, magique, un tourbillon acoustique, ethnique, folk, à la fois très rythmé et aérien. Trop courte, évidemment, la performance des YANEKA fut sans conteste LE coup de cœur de ce concert. Et encore, je peux m'estimer chanceux d'avoir eu double dose avec les répétitions.
Yuichiro saisi sa guitare, crée une rythmique tribale en frappant le cadre et enregistre à l'aide d'appareils posés à ses pieds. Pendant ce temps, Chiyako plasmodie des incantations, enregistre et recommence, pour obtenir une sorte d'effet de foule, messe sauvage et envoutante. Son frère change d'instrument, change de style, de mélodie, continue d'enregistrer et complète petit à petit une chanson qui s'annonce géniale. Créatif, original, inspiré, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier l'étrange spectacle qui se déroule sous nos yeux. Sur les refrains, la voix de Chiyako se fait s'envole, loin, une voix magnifique, suave et profonde.
Les chansons s'enchainent avec rapidité, se ressemblent parfois même si le duo s'évertue à insuffler une touche unique à chaque morceau. On peut évidemment reprocher une certaine répétitivité à force, le style des YANEKA ne variant que très peu. Mais honnêtement, on s'en fiche. Le son nous berce dans un monde totalement à part, nous porte très haut et nous relâche qu'à la fin de leur partie. Van le roux m'avait prévenu "tu vas voir, YANEKA, c'est sympa, mais une heure ça doit être saoulant". Eh bien non, pas pour moi. Ce mélange de folk, de traditionnel ou s'invite une touche ethnique est totalement mon style de musique. Forcément, c'est un peu frustrant de devoir s'arrêter là, surtout pour enchainer avec une artiste radicalement différente.

J'ai du mal à m'imaginer que tous les gens dans la salle étaient là pour Arai Akino, parce que je me suis un peu emmerdé (du moins, au début). Visiblement à l'opposée du concert donné à Paris il y a trois ans, cette représentation était très orientée acoustique. Les premières chansons furent assez plates, bien qu'il soit impossible de nier la beauté de la mélodie, des arrangements et la recherche instrumentale. Honnêtement, je n'ai aucun souvenir particulier de la première chanson. Monday. Tuesday était plus marquante, en partie grâce à l'animation derrière l'artiste présentant des moutons sortant d'un métro. Une gentille petite chanson sans conséquence, très agréable. Mizu m'a également bluffé, très jolie ballade piano voix chantée en français, dont les paroles ont été écrite par une amie d'Arai Akino parlant le français, l'allemand, l'anglais et le japonais. Ça vous intéresse hein ? Ouai, moi aussi. Les pistes du nouvel album Sora no Sphere ne font pas preuve d'une originalité folle, l'artiste se contentant d'exploiter les recettes qui ont marché jusqu'à présent. Très peu de coups d'éclat dans ce concert, "c'est joli" quoi. Les coups de cœur viennent des anciennes chansons, comme VOICE qui fut sublime, et des "ovnis" comme par exemple cette chanson marrante hommage à "Zazie dans le métro", interprétée par une Arai Akino mi-folle mi-enfantine en plein exercice de génuflexion. Je retiendrai de ce concert qu'il fut très beau, intéressant, même si un peu éclipsé par les YANEKA dont la musique est sans doute plus facile d'accès. Le public n'a de toute façon pas fait la différence tant les applaudissements furent intenses. Par deux fois, les rangs se sont levés, réclamant davantage de magie et faisant la joie des artistes. Les YANEKA ont présenté une improvisation excellente, sorte d'apothéose, cristallisant leur talent et leur plaisir d'être là. Quant à Arai Akino, elle entonna Les Champs Elysées de Joe Dassin avec ses musiciens, et une belle ballade émouvante au piano, seule.

Pour plus d'informations sur le concert et un résumé piste par piste, je vous conseille de lire le Live report de Van (enfin quand il l'aura terminé), présent aux deux concerts et adorateur d'Arai Akino.

After et conclusion

   C'est la fin, je sors de la salle avec des couleurs plein les oreilles.
Juste "Ouaw". Arai Akino livrera une séance de dédicace dans 15 minutes, cela me laisse le temps de retrouver mes esprits. Le VIP que je suis se procure aisément l'album et le poster des YANEKA, devant tous ces pouilleux qui font bêtement la queue. Au milieu de tous ces visages crasseux et luisants, je repère la belle Amandine, que j'avais déjà remarqué à la JAPAN EXPO 2008, se dandinant sur les Arashi. Cela me prouve une fois de plus la stupidité des nippophiles, qui se jettent sur le moindre événement pourvu que ça ait trait au Japon, et même si il n'y connaissent rien. Pathétique. Quelques minutes plus tard, Arai Akino arrive accompagnée des YANEKA, et la foule hurle. J'attends patiemment au bar, tandis qu'Emiko San Salvadore me sert du Sake. Eh oui, voici les compétences d'un vrai journaliste international, elle ira loin cette petite.

Il est définitivement très agréable de constater que les artistes de cette soirée furent charmants, drôles, humbles et très communicatifs, à mille lieux de certaines VOICES que je ne nommerai pas (Ou alors, entre parenthèses : la grosse KOKIA).
Je sors de L'EUROPEEN à 23h45, mes dédicaces sous le bras et des souvenirs plein la tête. Arai Akino m'a même fait le plaisir d'un "coucou" personnalisé avant de rentrer dans les loges, telle une Ayumi Hamasaki qui rentre dans sa voiture avec une Mirrorcle poursuite. Si on lui demandait, ainsi qu'aux YANEKA et aux organisateurs de l'événement qui je suis, je pense qu'ils hésiteraient entre "un journaliste", "un fan" ou encore "un webmaster". En effet, qu'est ce qu'un mec qui assiste aux répétitions, qui prend des photos avec les artistes, qui plaisante trivialement avec eux, qui se fait offrir à boire dans les loges et qui discute boulot avec le staff pourrait être sinon ? Bah justement, personne ne sait.

Je ne suis qu' un Random Guy, on departure.



Setlists :

YANEKA


Passing Through (You're free)
Free (You're free)
Black coral (You're free & roots)
Ambient (You're free)
Rajasthan Tanze (You're free)

Encore : Impro top délire

(C'est incomplet et l'ordre n'est sans doute pas le bon, mais c'est déja ça...)

Arai Akino

Kagami no Kuni (Album Sora no Sphere)
Monday. Tuesday (Album Sora no Sphere)
Terminal (Album Sora no Sphere)
Tasogare wa mirai de matsu (Single Kakusei Toshi)
Mizu (Album Sora no Sphere)
Lhasa (Album Sora no Sphere)
N.Y. (Album Eden)
Inshou (Album Sora no Sphere)
VOICES (Album Sora no Mori)
Hiru no Tsuki (Album RGB)
Nijiiro no Wakusei (Album Eden)
Rêve (Album Furu Platinum)
WANNA BE AN ANGEL (Album Sora no Mori)

Encore : Les Champs Elysée, Utsukushii Hoshi

(Crédits : Van, reporter de l'impossible et photographe attitré)


   
           Van, Vincent Giry, Arai Akino et moi      Arai Akino et Claude Yoshizawa

   
                        Yuchiro et moi                            Emiko San Salvadore et moi


Un grand merci à Claude Yoshizawa, à Van, aux organisateurs de l'événement, Damien Marronneau, Vincent Giry et aux formidables artistes.

YANEKA : Official website, myspace
Arai Akino : Official website, indispensable fansite de Van




14/04/2009
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